Un coiffeur de La Roche-sur-Foron, une petite cité médiévale de Haute-Savoie, a été condamné par le tribunal de Bonneville à verser près de 13000 € de dommages et intérêts à une cliente victime d’une décoloration ratée.
Un loupé qui a eu de graves conséquences puisque Annick Savaglio a eu le cuir chevelu brûlé et est restée chauve pendant un an et demi.
Le 26 février 2009, elle se rend comme chaque mois chez son coiffeur pour une décoloration des racines, brune naturelle, elle adore s’afficher en blond platine.
« Ce jour-là, ca coiffeuse lui propose une nouvelle méthode. Elle applique le produit décolorant et enveloppe la tête avec du papier aluminium.
Quand tout a coup ce casque d’aluminium a agi comme un effet de serre. Au bout de cinq minutes, j’ai ressenti une brûlure intense sur tout le crâne. C’était atroce. J’ai crié : Au secours. La coiffeuse s’est précipitée pour m’arracher le papier d’aluminium. Ma tête fumait comme un gâteau qui sort du four. La plupart de mes cheveux sont partis avec l’aluminium. Et ceux qui restaient ont fini dans le siphon du lavabo. Quand je me suis regardée dans la glace, je ne me suis pas reconnue. J’étais en état de choc. »
Brûlée au premier degré sur la majeure partie du crâne, la malheureuse doit raser les quelques mèches qui ont échappé au désastre pour pouvoir mettre une perruque. « Je suis serveuse dans un bar-restaurant. Il était impensable pour moi de rester chauve », justifie-t-elle.
Elle doit subir un traitement qui l’oblige à ôter sa perruque. « J’ai subi des railleries. On m’a traitée de Tête de piaf, de Kojak. Cela a été très dur à vivre. J’ai dû prendre des antidépresseurs. Je ne dormais plus la nuit. Dès que je fermais les yeux, je voyais mes cheveux partir dans le siphon du lavabo. J’ai dû suivre une psychothérapie », se souvient-elle.
Mais le patron du salon refuse, lui, de reconnaître la faute professionnelle de son employée. Annick saisit la justice.
Au bout de trois ans, les juges nomment enfin un médecin expert, dont les conclusions sont sans appel : « Les brûlures sur tout le cuir chevelu sont en relation directe et certaine avec le traitement appliqué par le salon de coiffure. »
Le 27 avril, le tribunal de Bonneville condamne le patron du salon à lui verser 12888 €, plus 1500 € de frais de justice et verser 1725 € à la Caisse primaire d’assurance maladie.
Aujourd’hui, les cheveux bruns d’Annick ont repoussé. « Je ne pourrai jamais redevenir blonde car mon cuir chevelu est devenu trop sensible pour refaire des décolorations.
C’est comme si on m’avait volé mon image », conclut-elle en espérant que son combat servira « à d’autres femmes qui ont eu des problèmes avec leur coiffeur ».